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Et si Dieu était une femme?

Publié le 05févr. par Marie-Jésus SANDOVAL dans Féminin sacré
Selon la Genèse, Dieu a créé l’homme et la femme à son image. Pourtant c’est une image très largement masculine de la divinité qui s’est imposée pendant des siècles. C’est une des questions fondamentales que pose Othmar Keel, professeur émérite de théologie de l’Ancien Testament, passionné d’archéologie et qui a rassemblé de nombreux textes, iconographies, et objets soulignant des traits féminins dans le dieu biblique. Et si par cela la Femme ouvrait la porte du ciel à l’Homme ? C‘est une question que je me pose à mon tour. Et si c’était une des questions primordiales de notre temps ?

Au moment d’éveil de notre conscience vers la réconciliation des principes masculins et féminins, vers une unification, un mariage, une alchimie de la rencontre de l’homme et de la femme ?

En ces temps d’urgence où s’élèvent des quatre coins de la planète des cris de désespoir, de souffrance, une demande immense de transformation se fait entendre. L’humanité cherche des réponses qui lui apporteront une paix durable. Une de ces réponses est l‘éveil à la conscience du Sacré, incluant l’énergie féminine sacrée, afin que notre terre soit notre paradis et non notre enfer.

L’énergie féminine, apparentée à la Mère Divine, à la Déesse en tant que force primordiale, est créatrice de vie dans son émanation d’Amour. Elle était célébrée du fond des âges par des rituels qui généraient l’harmonie, l’équilibre et la paix avec toutes les dimensions, tous les règnes et tous les êtres.

En d’autres temps, en d’autres lieux, les femmes se rassemblaient les soirs de pleine lune pour se reconnecter à la source de leur féminin sacré, pour se souvenir que toute vie passe par la matrice originelle et qu’il n’y a rien de plus précieux que la VIE.

Porteuses dans leur ventre de ces messages, les femmes sont de façon naturelle les gardiennes de la connaissance de cette loi de vie, de la paix sur terre. Ce qui fait dire à de nombreux sages qu’il n’y a rien de plus dangereux qu’une femme en colère.

En tissant un lien de conscience, un lien profond de sororité, cette force de l’union des femmes nous replace dans notre pouvoir créateur. Il nous apporte le courage et l’estime de soi pour apaiser les blessures infligées à notre petite fille, à l’adolescente, à la jeune femme, à la mère, à l’amante, à la créatrice. En revisitant notre histoire de femmes, autour d’un cercle d’échange et de parole, nous pouvons faire remonter à la surface ces mémoires douloureuses afin de les transformer. Les chaînes de transmission d’une génération à l’autre sont ainsi rompues, et nos enfants sont préservés.


Notre époque, avec la libération des mœurs, nous permet d’unifier tous les aspects du féminin. Ils peuvent prendre tour à tour la forme de la guérisseuse, la sauvage, la magicienne, la mère, l’audacieuse, l’amante, la prêtresse. Avec le temps viendra la réconciliation, l’’unité, qui rassemblera toutes ces facettes en une seule : la femme debout. Ces aspects du féminin unifié, qui sont à l’image de la déesse Shakti dans la symbolique tantrique, ne seraient elles pas les qualités du principe féminin de Dieu ? Le couple dans ses aspects féminins et masculins unifiés ne serait-il pas un moyen d’accéder à la reconstitution de l’unité primordiale ?

“la pratique tantrique ne s’apprend pas dans les textes. Elle repose sur la grâce accordée ou reçue et le lien sacré qui unit maitre et disciple, un lien d’exigences mutuelles et de risque pris en commun”
Milarepa

Il nous faut retrouver d’urgence l’innocence de nos sexes, de nos cœurs, de nos esprits, afin d’équilibrer et d’harmoniser nos propres roues de vie, nos portes du ciel, les chakras principaux et secondaires. Comme nous l’enseigne l’Ayurvéda, la mise en mouvement de ces roues nous relie au rythme des saisons, et aux cinq éléments, la terre, l’eau, le feu, l’air, l’éther, qui nous composent et qui constituent l’univers. Par ce travail nous émettons une fréquence d’harmonie, de guérison pour nous et notre planète. Nous réapprenons à vivre pleinement nos émotions, puis à les transmuter pour accéder à la vision dans le non jugement : la claire voyance. Quand la femme atteint cet état de grâce, elle oriente alors son regard au plus profond d’elle-même. Par cette porte du féminin sacré, qui active un circuit énergétique, elle développe ce sixième sens qu’est l’intuition, et accède à la connaissance. Son corps devient l’écho des rythmes de la nature, le reflet de son temple intérieur.

Le temps de ses Lunes, de ses menstruations, est un temps d’écoute propice à la capacité de retrouver ses fonctions sacrées : l’initiatrice, la guérisseuse et la prêtresse. Son rythme est alors en harmonie originelle avec l’ Univers et la destinée profonde de sa féminité, sa Déesse Intérieure.

Les épreuves de la vie sont des messages de l’Univers, des miroirs qui nous renvoient à ce qui doit être changé en nous. Cela nous conduit à retrouver notre authenticité la plus juste, et façonner notre vie en harmonie avec nos véritables dons et possibilités. En acceptant les défis et les obstacles sur notre parcours de vie, en acceptant ce qui se présente comme une source de connaissance et de croissance, nous cheminons intérieurement vers la liberté. L’Autre devient le messager du Divin.

Le Sentier Sacré, chemin de rencontre entre notre être divin et terrestre, nous amène à courir de grands risques, inconnus et solitaires. En choisissant cette voie, il nous conduira à l´abandon et à la fluidité de ce que nous sommes dans notre Essence Originelle. Pour que coule l’Amrita, ou Amrit, qui selon les religions dharmiques est un nectar. Il est la boisson des Devas, qui leur donne l’immortalité. En sanskrit, le mot Amrita signifie littéralement “sans mort”. Dans la philosophie yogi, l’Amrita est un fluide qui s’écoule de la glande pinéale vers la gorge, dans les états de méditation profonde. Que ces femmes, qui ont transmis cet enseignement du Féminin Sacré à leurs enfants, depuis des générations, soient vénérées. Aujourd’hui, plus que jamais, Il devient important de reconnaître, de remercier et d’honorer cette énergie féminine sacrée en chacun de nous, afin qu’elle soit réhabilitée en notre cœur. Pour que se fasse la rencontre alchimique de l’homme et de la femme, et ainsi retrouver notre place et raison d’ être en toute noblesse au sein de l’humanité.

Et si Dieu était une Femme

Marie Madeleine ne serait elle pas, comme de nombreux historiens le disent aujourd’hui, une femme-déesse à l’origine du culte de la Femme Sacrée, et la principale détentrice de l’enseignement du Christ ?
Marie-Madeleine de Francesco Hayez, (1825)


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